« Dans les années cinquante, Mademoiselle Chanel avait déployé à mon intention des efforts considérables. Pourquoi ? Est-ce parce que j’ai consacré mon art à la pensée de Baudelaire, le poète qui, d’après elle, avait redonné un sens à sa vie ? Est-ce aussi parce qu’elle tenait à m’exprimer sa reconnaissance pour les conseils que je lui avais dispensés durant les années de guerre ? Toujours est-il qu’en instituant la Salle Westminster, elle fit reposer mon musée des Fleurs du Mal sur une assise qui, en un siècle inféodé à l’égalitarisme, n’a hélas plus droit de cité, à savoir, le dandysme baudelairien qu’elle affectionnait tant.
Quelques décennies plus tard, le général Pierre Guillain de Bénouville, un éminent baudelairien, s’appuya sur l’armature chanélienne pour dégager une véritable thématique s’articulant autour de mes œuvres consacrées au dandysme des Fleurs du Mal. Je puis dire que cette thématique éclaire aujourd’hui les visées des expositions que nous montons dans la Salle Westminster, qu’elle oriente la sélection des œuvres, bref, qu’elle est devenue en soi une force dynamisante. »
L’ancien Grand Hôtel à Roquebrune-Cap-Martin qui abrita l'œuvre de Limouse consacrée au dandysme baudelairien, de 1957 à 1983.
La glace rocaille du XVIIIe siècle, dorée de volutes et de feuilles d’acanthe, que Chanel reçut en cadeau du duc de Westminster. Elle renvoie par réflexion les portraits photographiés de quelques grandes figures de l’histoire de la Société Baudelaire, présidée par Limouse durant plus de quatre décennies*.* Les affinités qui avaient rapproché Coco Chanel de la Société Baudelaire sont présentées sur http://www.chanel-societe-baudelaire.com.
Le souvenir de Coco Chanel et de « Bend’Or », 2e duc de Westminster, perpétué par le Musée Limouse des Fleurs du Mal à Chester (GB), inauguré par le 6e duc de Westminster, en présence de l’artiste baudelairien (au centre) et de la duchesse de Westminster.